MAXIMILIEN
DAUBER

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LE SAHARA DES PEULS

 

Imaginez un désert sans eau, ou presque, sans piste, sans village.

Imaginez une surface comme la France couverte de sable, de vent, de silence, où il n’y aurait qu’un arbre.

Imaginez ce désert dans le désert situé au sud-est du Sahara, alors vous saurez ce qu'est le Ténéré.

Et pourtant au coeur de ce vide abyssal, l’émerveillement prend vite le pas. On découvre au fil des images l’incroyable vie qui y régnait.

Pointes de flèches et poteries témoignent du passage de ces envahisseurs venus de l’Est et qui apportèrent cet art rupestre qui orne les parois du Sahara.

Aujourd’hui encore, à l’image de ces chasseurs néolithiques, les Peuls Bororos poussent leurs boeufs de pâturage en pâturage et vivent en marge du modernisme et du béton.

Considérés par beaucoup comme des êtres sans loi, sans coutumes et sans demeure, ils sont bannis de la société des hommes.

Ces charognards comme on les appelle, ces isolés comme ils se nomment, mènent une éternelle errance qui n’est soumise à aucune autorité ni limitée par aucune tente. Ces Bororos ne vivent que pour le culte de la beauté, pour l’amour et pour la liberté.Il semble difficile d’imaginer qu’un tel peuple survive encore en cette fin de XXe siècle. Et qu’on les blâme ou qu’on les loue, le pouvoir que ces nomades exercent sur nous est celui de la fascination.