MAXIMILIEN
DAUBER
« En général, je prends les pays par surprise. Je ne les préviens pas.
Je fais l’économie de leur histoire et de leurs faits d’armes.
Je ne révise ni leur littérature, ni leurs cathédrales.
Je m’applique à n’apprendre rien. Ce n’est pas moi qui irais acheter des guides et des cartes.
J’avance vers eux à pas de somnambule. Je fais patte de velours.
Les pays ne me voient pas venir : avant qu’ils aient pu sonner l’alerte, se barricader et disposer leurs bombardes,
je suis dans la place et je les ligote. Je me glisse dans leur sommeil. Je dors avec eux. C’est bon.
J’épie leurs grognements et leurs cris et leurs murmures ».
Gilles Lapouge